The Rise of Skywalker : Quand Star Wars excite et déçoit en même temps

Attendu par nombre de fans, la Star Wars Celebration s’est tenue ce week-end et a notamment vu la communication autour de Star Wars Épisode IX se lancer enfin. Avec un panel d’une bonne heure et un teaser trailer, Star Wars a encore retourné l’Internet, moi y compris.

« La saga arrive à sa fin »

Vous l’avez compris si vous avez lu mon article précédent sur Star Wars, je suis un fan absolu de la saga, mais pas aveugle pour autant. Ce qu’on appelle la postlogie, c’est-à-dire la dernière trilogie en date, repose sur un principe de cadavre exquis par définition assez branlant. Suite à deux films qui peinent à installer l’enjeu réel de cette nouvelle trilogie, j’avais pour la première fois de vraies attentes nécessaires à donner du sens à tout ce foin. De plus, Disney s’est ajouté une énorme pression supplémentaire en exprimant que ce neuvième volet serait le dernier de la saga Skywalker. Ce n’est pas rien, il s’agit de clôturer 40 ans d’une histoire composée ultimement de trois trilogies, d’un monument populaire s’étant inscrit dans l’inconscient collectif et qui représente tant de choses pour tant de gens. Moi y compris. Et pour la première fois, j’ai été déçu par un trailer de Star Wars. Pour la première fois, je n’ai pas une confiance aveugle. Pour la première fois, j’ai peur.

« I don’t like sand… »

Rey The Rise of Skywalker

Maintenant que l’atmosphère dramatique est bien installée, il est temps de parler concret et nuancé, bien heureusement. Comme pour le premier teaser de The Force Awakens et de The Last Jedi, celui de l’épisode IX commence par un écran noir et des bruits d’essoufflements. Je ne sais pas si ça a une quelconque signification (on nous tient en haleine ?) mais c’est tout de même marrant à noter. A l’instar du teaser de The Force Awakens, on retrouve le personnage essoufflé en question dans un désert de sable. Et c’est là que le soufflé qu’est mon excitation commence peu à peu à dégonfler. L’un des principaux reproches étant fait à cette postlogie, c’est l’absence de décors exotiques, nouveaux. Pas de chance, Abrams s’inscrit encore une fois dans une optique de décors aussi réels que possibles. Autant dire que du désert de sable et de la forêt luxuriante, on va encore en manger. Pas très malin de la part de celui qui s’est vu reprocher de trop copier A New Hope : voilà qu’il reprend les décors de Return of the Jedi ! Ne soyons pas trop intransigeants, le sable a une place toute particulière au sein de cette saga, c’est notamment là que tout a commencé. Il est donc à propos que ce soit là que tout se termine, bien qu’on ne sache pas s’il s’agit de Tatooine, de Jakku ou de Jedha. Quoi qu’il en soit, cette partie ensablée du teaser trailer représente tout de même la moitié de celui-ci. Bien que ces décors soient magnifiés par la mise en scène d’Abrams et que l’action représentée ici soit impressionnante, il n’y a pas de quoi s’exciter plus que cela. L’épisode IX se placera quelques temps avec les deux précédents, Rey a ainsi put parfaire sa maîtrise de la force (auprès des fantômes de force si l’on en croit les mots de Luke), ce qui lui permet d’effectuer ce gracieux salto que les Jedi exécutaient déjà au petit-déjeuner dans la prélogie.

Le sabre laser d’Anakin restauré…

Sabre Laser The Rise of Skywalker

Cela n’aura échappé à personne, Abrams semble prendre un certain plaisir à réparer littéralement ce que Johnson a brisé dans le précédent volet : le sabre laser d’Anakin est  ainsi visiblement reconstruit. Sans aller jusque dans l’élaboration d’un conflit Abrams/Johnson qui n’aurait d’égal que celui opposant le côté lumineux et le côté obscur, il faut avouer que le réalisateur donne le bâton pour se faire battre, ou applaudir, en fonction de notre appréciation de The Last Jedi. Il est facile de s’emballer que ce soit d’un côté ou de l’autre, mais j’aime à croire que la réalité est bien plus nuancée et justifiée. La reconstruction du sabre laser était de toute façon une évidence, que ce soit de par ce que nous montre The Last Jedi ou par sa symbolique au sein de la saga. Lors de la conférence précédant le trailer, Daisy Ridley a pu s’exprimer à ce propos de façon plus ou moins claire : le sabre sera reconstruit mais il ne s’agit pas de la fin de son histoire. Sera-t-il à nouveau détruit ou transmis ? Un élément semble important pour tout aspirant Jedi : il faut créer son propre sabre laser de ses mains. Principalement développé dans l’univers étendu, cela n’en reste pas moins une vérité qui pourrait nuire à l’image de la jeune Rey qui s’affranchirait décidément de tous les rituels. Néanmoins, reconstruire le sabre laser de ses mains n’en est pas moins honorable et pertinent dans le propos de The Last Jedi : il faut construire le futur à partir des leçons du passé.

… ainsi que le masque de Kylo Ren

Kylo Ren The Rise of Skywalker

Autre élément réparé : le masque de Kylo Ren. Néanmoins, rien ne nous dit qu’il s’agisse là de son fait. Sur le plan où celui-ci est réparé, on peut voir qu’il s’agit de l’oeuvre d’une main très poilue (pas Chewbacca). Le ferait-on simplement pour lui, ou s’agirait-il d’un imposteur voulant se faire passer pour Kylo Ren ? Un Chevalier de Ren peut-être ? Après tout, on sait qu’ils seront dans le film et Ben semble même en abattre un dans le trailer, alors qu’il est lui-même à visage découvert. Si jamais c’est bien le fils Solo qui décide de reprendre le masque, l’exécution sera alors primordiale, l’idée n’étant de base pas très alléchante. Ben brise son masque dans The Last Jedi pour s’affranchir de toute part et devenir son propre personnage, un retour en arrière sans justification serait donc inexcusable de la part d’Abrams. Mais je dis bien « sans justification », car le masque représente en quelque sorte l’héritage de Vador pour Ben Solo, ce qui aurait probablement sa place dans un film qui doit conclure la saga et qui semble vouloir le faire en revenant sur les éléments majeurs qui l’ont marqué.

Un film construit autour de Leia

Plus que jamais, Star Wars semble ne rien avoir à offrir de nouveau si l’on s’en tient à ce teaser trailer, constitué quasi-uniquement de références au passé. Billy Dee Williams revient dans le rôle de Lando, qu’on imagine assez secondaire et principalement ajouté pour combler l’absence de Carrie Fisher. L’actrice est décédée avant que le tournage du film ne commence, alors qu’elle devait être sous le feu des projecteurs dans ce volet. Beaucoup de questions se sont posées sur la façon de créer cette suite sans elle, et il a finalement été choisi de se servir de scènes inutilisées de The Force Awakens. Plus que de simples ajouts, Abrams déclare avoir construit ce volet autour de ces scènes, preuve en est encore que rien (ou presque) n’est écrit à l’avance. On peut donc la voir dans le trailer tenir l’une des médailles qu’elle a délivré à Han et Luke à la fin de A New Hope, ou encore prendre dans ses bras Daisy Ridley. Il y a ainsi fort à parier que l’apparence de la jeune héroïne ait été conçu selon cette scène afin qu’elle puisse s’intégrer au film. Elle retrouve alors sa coupe de cheveux de The Force Awakens (là où elle l’avait abandonné dans The Last Jedi) et une tenue très similaire, désormais blanche immaculée et pourvue d’une capuche.

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Le Retour du Sith : Comment ? Pourquoi ?

Mais là où l’appel à la nostalgie et le regard vers le passé se fait le plus insistant, c’est bien dans la dernière scène du trailer, celle qui fait couler tant d’encre. On y découvre notre fine équipe réunie (enfin) devant les vestiges de l’Étoile de la Mort, celle qui a vu périr Dark Vador et l’Empereur dans Return of the Jedi. S’ensuit un rire glacial et familier, celui de Ian McDiarmid, l’interprète bien connu de Dark Sidious. Voilà, pour conclure la saga Skywalker, Abrams choisit de revenir encore une fois sur la trilogie originale. Pour ne laisser aucun doute sur le retour d’Empereur, son interprète lui-même arrive sur la scène du panel avant qu’Abrams ne confirme en interview que le personnage est bel et bien de retour. Mais comment ? On peut d’ores et déjà écarter l’idée d’un rôle « caméo » à l’instar de celui de Yoda dans The Last Jedi : il aurait été gardé sous silence. Non, Disney savait bien que les internet allaient exploser suite à cette annonce et que l’excitation serait à son comble, le rôle de Palpatine sera donc important. Maintenant, il faut bien se mettre en tête qu’un retour ne signifie pas pour autant une résurrection. Ian McDiarmid pourrait être revenu pour filmer une scène cruciale sous forme d’enregistrement « holocron » et rien de plus, mais la probabilité me semble assez mince.

Death Star The Rise of Skywalker

Dans un rôle plus important, on pourrait imaginer celui du fantôme de force, élément déjà bien introduit dans la saga… pour les Jedi. On sait en effet que Qui-Gon Jinn a percé le secret de l’immortalité et l’a transmis à Yoda et Obi-Wan avant qu’Anakin  ne l’apprenne également. Seulement voilà : c’est une faculté réservée aux Jedi, aux êtres de lumières, de Bien. C’est une récompense qui se mérite. Voir Palpatine hériter aussi de cette capacité enverrait un message assez contraire à celui de la saga et briserait l’ironie de son sort. Dans La Revanche des Sith, celui-ci raconte à Anakin l’histoire de Dark Plagueis le sage, son mentor Sith qui aurait appris la voie de l’immortalité et lui aurait enseigné. Un enseignement qu’il promet à Anakin pour sauver Padmé. Dark Plagueis avait été tué par Sidious, un sort ironique pour qui pouvait prévenir la mort, sauf pour lui-même, et un sort réservé également à Palpatine dans Le Retour du Jedi où il se fait terrasser par son apprenti Vador. Une ironie double puisque le jeune Anakin s’était tourné vers le côté obscur pour apprendre la voie de l’immortalité, qu’il ne trouvera qu’une fois revenu du bon côté. La saga a néanmoins déjà trouvé une solution pour accorder ce pouvoir aux Sith sans qu’il s’agisse d’une récompense. Dans la série Clone Wars, on apprend que les Sith peuvent survivre sous forme de fantôme « maudits » puisqu’ils sont condamnés à hanter un lieu défini. Palpatine pourrait donc rôder autour des débris de son tombeau, l’Étoile de la Mort. Qui plus est, Rian Johnson envisageait déjà dans The Last Jedi de faire apparaître un esprit Sith qui contrôlerait le côté obscur et qui serait donc à vaincre dans une dimension spirituelle pour apporter l’équilibre.

Sith Ghost The Last Jedi
Luke reçoit la visite d’un fantôme Sith dans cet artwork de The Last Jedi

On ne peut cependant pas écarter l’hypothèse d’une résurrection pure et dure, d’autant plus quand elle a déjà été exploré dans l’ancien univers étendu où l’Empereur était revenu sous forme de clone. Il est peu probable que l’épisode IX s’en tienne à une idée aussi nulle et facile, préférant donc un retour plus mystique. Dark Sidious est en effet un maître du pouvoir obscur et a, selon l’actuel univers étendu, consacré sa vie à la recherche d’artefacts occultes. Il pourrait donc avoir anticipé sa mort pour ne pas perdre sa main mise sur la galaxie. Mais pourquoi diable ne reviendrait-il que maintenant alors ? Encore une fois, plein d’hypothèses se bousculent : il pourrait s’être caché volontairement et agir à travers la marionnette Snoke jusqu’à que la situation dérape dans The Last Jedi. Son exil pourrait également être forcé car trop faible et en attente d’un regain de pouvoir, ce qui pourrait aussi fonctionner avec l’idée de fantôme. Néanmoins, il semble bien que ce soit les héros qui aillent à sa « recherche » à travers leur expédition sur les vestiges de l’Étoile de la Mort.

Un blasphème pour Anakin ?

Au delà du « comment », il y a surtout le « est-ce-que ce n’est pas une idée de merde ? ». Un tel retour ne bafouerait-il pas le sacrifice de Vador à la fin du Retour du Jedi ? Oui et non. Dans l’optique du développement d’Anakin et du symbolisme, cette fin est parfaite et intouchable, d’autant plus quand il s’agissait originalement de la fin de la saga. Néanmoins, il s’agit d’une fin assez pathétique pour l’Empereur, lui qui était si intelligent et puissant. Si dans la trilogie originale il était surtout un personnage fonction, une présence plus qu’un personnage même, Palpatine a été largement approfondi à travers la prélogie qui a déroulé toute son intelligence. En considérant cela, une telle fin pourrait paraître peu satisfaisante, et encore moins si l’on considère l’univers étendu. Mais elle n’est pas pour autant insultante puisque le Retour du Jedi a bien souligné que sa perte fut causée par son excès de confiance typique du vilain tout puissant. La mort pathétique est toute aussi typique de cet archétype puisqu’elle sert à montrer la futilité d’une telle malveillance, comme pour la mort de John le Rouge dans Mentalist ou Littlefinger dans Game of Thrones. Pour des personnages si vils, puissants et malins, le spectateur imagine toujours une fin aussi grandiose que leurs plans mais se retrouve bien souvent avec tout le contraire. Ce qui peut paraître décevant est au final tout à fait logique dans une optique de non-glorification du mal : les personnages les plus malveillants sont au final les plus pathétiques, leur excès de confiance provoquent leur fin. Maintenant, un tel retour ne serait pas pour autant blasphématoire vis-à-vis du sacrifice de Vador : comme on le dit souvent, c’est l’intention qui compte. Même si Vador n’a possiblement pas réussi à vaincre l’Empereur, il n’en reste pas moins qu’il s’est sacrifié pour son fils, ce qui lui vaut sa rédemption finale.

Palpatine Le Retour du Jedi

Reste finalement l’hypothèse de la non-mort de Palpatine dans l’épisode VI. D’un point de vue complètement terre-à-terre, on pourrait se dire qu’il n’a pas pu survivre à une chute pareille, d’autant moins suite à l’explosion de son tombeau. Un constat tout à fait sensé… sauf dans l’univers de Star Wars. Dark Maul a fait une chute similaire après s’être fait couper en deux, et il a tout de même survécu. Anakin a complètement été brûlé par la lave de Mustafar, et il en est pourtant ressorti vivant. Au final, le côté obscur semble bien fournir une sorte d’immortalité pour qui le veut. Seulement, elle ne se fait pas sans prix : chaque retour implique une perte d’humanité symbolisée par une perte de chair. Maul se retrouve avec des jambes mécaniques et Anakin avec des prothèses de partout, ainsi qu’une armure indispensable à sa survie. Le message est particulièrement clair dans le Retour du Jedi où l’on découvre le visage d’Anakin sous le masque : il est désormais tout blanc, sans trait, lisse. Le côté obscur et sa survie lui ont bien coûté son humanité. Par conséquent, si l’on prend un point de vue pragmatique, Palpatine pourrait avoir survécu sans que ce soit incohérent. Après tout, il avait déjà survécu à ses propres éclairs de Force dans Revenge of the Sith, non sans lui laisser des séquelles physiques.

Une mauvaise idée à potentiel

Tout cela, c’est bien beau, mais quid du point de vue narratif ? C’est principalement là que se pose le problème à mon sens. Il y a tout d’abord la question du « Était-ce prévu dès le départ ? », ce à quoi nous avons des réponses assez différentes. Kathleen Kennedy, la présidente de Lucasfilm, affirme que ça l’était bien, sans pour autant qu’ils sachent de quelle façon Palpatine allait faire son grand retour. Abrams, quant à lui, a exprimé qu’il avait du reprendre à partir de zéro le scénario de ce neuvième volet, originalement réalisé par Colin Trovorrow. Difficile de démêler le vrai du faux, chacun y verra ce qu’il veut bien y voir. Pour ma part, je veux bien croire Disney quand ils affirment que les grands points de la trilogie étaient déjà écrits en 2015, mais seulement dans une certaine mesure. A mes yeux, seuls le point de départ et le point d’arrivée ont été écrit à l’avance, laissant le reste au bon vouloir des réalisateurs. Et encore, à moins que je ne me trompe, le statut de cette postlogie a longtemps été flou : fin de la saga ou non ? Ce n’est qu’il y a quelques mois que tout cela a été clarifié, et pour moi, ce n’est que lors de l’élaboration de l’épisode IX que cette décision fut prise. Le retour de Palpatine découlerait alors directement de ce choix, le personnage étant assez idéal pour lier le tout et conclure de par son importance lors des deux premières trilogies. Toujours à mes yeux (je précise), Snoke était bel et bien initialement le grand vilain jusqu’à ce que Rian Johnson ne le tue, conséquence d’un manque de direction de la part d’Abrams. Ce dernier l’a écrit comme un personnage fonction, Johnson l’a alors considéré uniquement comme tel. Le réalisateur de The Last Jedi a pris cette décision pour donner à Ben Solo une place de choix et faire de lui le véritable vilain de l’épisode IX. Néanmoins, étant un personnage assez instable et immature, Kylo Ren n’avait pas la carrure nécessaire pour clôturer la saga aux yeux d’Abrams. A partir de là, qui de mieux que l’Empereur ? Avec son retour, qu’importe la forme qu’il prendra, la boucle sera bouclée, même si rien dans les épisodes VII et VIII ne pointaient vers sa direction.

Palpatine Meme

Une solution assez facile et qui ne me sied guère puisque ce volet avait à mon sens besoin de se concentrer complètement sur la nouvelle génération, toujours un peu dans l’ombre des anciens, et principalement les Skywalker. Pour moi, cette famille dépassait le « simple » vilain qu’est Palpatine, mais nous allons probablement devoir composer avec une nouvelle réalité : ce dernier aura une place plus importante qu’il n’en avait déjà. Plus que l’homme qui a créé Vador et construit un Empire Galactique, il sera au cœur même de la prophétie et de l’histoire des Skywalker. Encore une fois, rien n’est moins sur puisque son rôle pourrait tenir davantage de l’ombre fonctionnelle que de l’antagoniste final, mais cela reste une possibilité assez forte, d’autant plus quand Abrams parle du « plus grand mal » que va devoir affronter la nouvelle génération. Maintenant, si je ne crois pas au « tout était prévu », cela ne veut pas dire pour autant que l’idée ne vient de nulle part. Déjà quand George Lucas planifiait une saga en neuf épisodes, il imaginait l’Empereur comme antagoniste de la dernière trilogie. Néanmoins, ses plans ont été revu et il a plutôt choisi de le tuer dans l’épisode VI. Nous aurions tout de même pu revoir Ian McDiarmid dans The Force Awakens puisque les premières ébauches du synopsis voyait déjà les héros visiter les ruines de l’Étoile de la Mort.

Death Star The Force Awakens
Rey explore les fonds marins en quête des restes de l’Étoile de la Mort (Artwork de The Force Awakens)

The Rise of Skywalker

Le rire de Palpatine n’est pas la dernière information d’importance que nous dévoile le trailer puisque c’est à la fin de celui-ci qu’est enfin dévoilé le titre de ce dernier volet : The Rise of Skywalker. Un titre énigmatique mais déjà très significatif : la présence du nom des Skywalker prouve qu’il s’agit de la fin de leur saga, ce dernier volet se concentrera véritablement sur eux. Il porte aussi une notion d’équilibre, puisque le dernier volet de la trilogie originale se nommait « Le Retour du JEDI » et celui de la prélogie « La Revanche des SITH ». Cette fois-ci, ce n’est ni l’un ni l’autre, juste les Skywalker. Maintenant, il faut s’intéresser à la sémantique même du titre : en anglais, les noms de famille ne sont pas invariables, ils s’accordent à l’instar des Simpson, qui s’appelle en anglais « The Simpsons ». La dénomination choisie semble donc ne pas parler de plusieurs Skywalker au sens propre. Il pourrait alors s’agir d’un seul Skywalker, et la question est alors de savoir qui. Luke ? Il est mort. Anakin ? C’est l’élu, mais Abrams a souligné que c’était le film de la nouvelle génération. Ben ? Pourquoi pas. Rey ? Ce n’est à priori par une Skywalker par le sang, mais pourquoi pas. Le « Skywalker » du titre pourrait tout de même se rapporter à la famille Skywalker dans sa globalité, mais comme d’un tout distinct et unique. Une façon de sacraliser le nom donc. Finalement, une rumeur pourrait aussi expliquer ce titre (ATTENTION SPOILER – Sautez le paragraphe suivant si vous ne voulez pas prendre de risque) :

Skywalker pourrait être le nom donné à un nouvel ordre qui verrait le jour à la fin du film en remplacement des Jedi. Skywalker ne serait alors plus uniquement un nom de famille, mais le nom des nouveaux protecteurs de la galaxie. Une façon de leur rendre hommage et de clôturer leur saga d’une belle façon. Une idée qui s’accorde avec les propos de John Boyega (Finn) qui a déclaré qu’il pensait que le nom du film serait « Les Héritiers de la Force ».

The Rise of Skywalker

Évidemment, un tel titre remet en question beaucoup de quasi-certitudes. Rey était définie comme une « nobody » dans The Last Jedi, une nouvelle incarnation de la Force pour combattre le mal incarné par Snoke et Ben. A partir de là, un nombre conséquent de mécontents se sont exprimés : la postlogie ne serait donc plus sur la famille Skywalker. Oublié ou pas, il en reste bien un : Ben Solo, qui est néanmoins un vilain. Une configuration assez étrange et inédite pour la saga Skywalker qui se clôturerait alors avec une héroïne n’appartenant même pas à la famille sur laquelle elle se concentre. Mais comme dit dans mon précédent article, nous ne sommes pas à l’abri d’un retour sur ses origines, d’autant plus avec un tel nom et une telle volonté de conclusion. Quand bien même elle resterait une nobody, l’ajout de Palpatine dans le film semble indiquer que Ben ne sera finalement pas le grand vilain, et qu’il pourrait donc trouver une sorte de rédemption face à la vraie menace. Après tout, on le voit abattre un de ses propres Chevaliers de Ren dans le trailer. Que Rey soit une Skywalker ou pas, la dynamique du duo a bien assez de potentiel pour conclure en beauté l’histoire de cette famille.

Finalement, ce titre pourrait aussi faire allusion à Anakin, l’élu au cœur même de la saga. Il serait en effet plus que pertinent de conclure la saga avec celui qui l’a commencé. Si un tel retour semblait tenir de l’ordre du fantasme, le rappel de Ian McDiarmid ressuscite un espoir tout à fait possible désormais. Pour autant, Anakin ne peut pas être le héros de The Rise of Skywalker : Abrams a bien insisté sur le fait qu’il s’agissait du film de la nouvelle génération. Confronté à un héritage de lumière et d’obscurité, ils devront prouver qu’ils sont à la hauteur du défi, celui du plus grand mal de la saga. Comme le dit Luke dans le trailer (probablement à Rey, mais sait-on jamais) : « Nous t’avons transmis tout notre savoir. Mille générations vivent en toi maintenant. Mais c’est ton combat ».

Comme je l’ai dit, ce teaser trailer m’a pour la première fois déçu tant il semble indiquer un manque d’inspiration et une facilité scénaristique outrancière. Pour autant, il est important de ne pas en rester à la première impression. Si ce que semble proposer le film n’est pas ce dont la postlogie avait besoin à mes yeux et que les choix faits sont discutables, un léger recul m’a permis de voir qu’il pourrait en ressortir une conclusion relativement satisfaisante. The Rise of Skywalker sera au minimum un film esthétiquement réussi comme le prouvent les quelques scènes du trailer et les photos dévoilées, en plus de mettre enfin en avant le trio de héros.  Pour le reste, il faudra s’en tenir pour le moment aux théories de fans, déjà très nombreuses et dont certaines se montrent satisfaisantes. Comme toujours avec Star Wars, un espoir subsiste, ici à travers la promesse omniprésente de conclure la saga toute entière, et ainsi d’assumer son héritage complet. 

8 commentaires sur « The Rise of Skywalker : Quand Star Wars excite et déçoit en même temps »

  1. Quel article passionnant. Je me réjouis de voir que tu es allé au-delà de tes premières impressions, assez mauvaises, pour proposer une analyse vraiment fouillée et intéressante, en plus d’être relativement objective. Ne te méprends pas, je partage les mêmes craintes que toi, tant la postlogie m’a fait l’effet d’un ascenseur émotionnel, jusqu’à présent ! Mais je dois l’admettre, certaines partie du trailer, en particulier le présumé retour de Sidious, m’ont donné des frissons. Toutes les théories et pistes que tu proposes sont pertinentes, même si nous ne pouvons qu’attendre, pour voir ce que ce dernier épisode nous réserve. Même si ça en fera sûrement une trilogie sans queue ni tête, j’espère de tout cœur que ça demeurera un bon film dans son unité. Pour finir, j’ai adoré la mise en relation entre la mort de Palpatine et celle de Littlefinger. Tu as mis le doigt sur quelque chose de très vrai. Et tu as réussi à placer « cadavre exquis » :p

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    1. Merci beaucoup ! Je ne considère pas vraiment cet article comme une analyse, plus une réaction à semi-chaud avec plein d’idées qui se bousculent dans ma tête. Mais tant mieux si ça donne cette impression ! Comme tu le dis, je pense qu’il vaut mieux se résigner en quelque sorte et composer simplement avec ce qu’on a, c’est à dire ce fameux cadavre exquis que je suis content d’avoir pensé à placer en effet 😛 Pour la comparaison de la mort de Palpatine, c’est qqch que je suis venu à réaliser comme un topos du vilain dans la fiction et c’est qqch de vraiment intéressant même si ça pourrait être vu comme une facilité au bout d’un moment.

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      1. D’ailleurs, l’épisode 3 de GOT m’a fait penser à Star Wars 8, dans sa manière de manier la surprise et de traiter le grand méchant ^^ » On en parlera en privé si tu veux !

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      2. Là où dans Star Wars je trouvais ça malin, j’ai trouvé ça complètement nul dans GoT… Il faut que la surprise ait un sens et qu’elle se repose sur ce qui a été construit. On en parle en privé si tu veux ! ^^

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  2. J’aime beaucoup la façon dont tu analyses la bande-annonce et dont tu extrapoles (tout en restant dans une logique et une vraie réflexion) sur les images vues. En général, je n’analyse pas à ce point les trailers, du coup, c’est impressionnant de voir comment on peut en « lire » un à ce point ! Personnellement, je trouve que tes réflexions et théories en sont passionnantes. Après avoir fait l’erreur d’attendre trop « une certaine vision » de The Last Jedi, et de l’avoir davantage apprécié avec du recul, je préfère rester vraiment ouverture sur toutes les possibilités de ce dernier film, pour vraiment le savourer. Mais je comprends bien que les multiples échos au passé, à d’anciens personnages, la redondance des décors, puisse agacer et effrayer, après les critiques faites à The Force awakens. Pour la reconstruction du sabre laser et du masque, je reste confiante : on reconstruit, comme tu dis, à partir des leçons du passé, mais ça ne signifie pas uniquement un retour en arrière des personnages : aussi accepter finalement un héritage en prenant en compte leur propre personnalité. A voir comment ça sera pris dans le 9e film…Et le retour de Sidious m’intrigue beaucoup, même si l’explication n’a pas intérêt à en être casse-gueule : comme tu le dis, j’aime beaucoup l’idée des fantômes de la force, surtout si c’était prévu dans les artworks des films précédents. Et le sacrifice de l’humanité, de parts de son corps, pour survivre chez les Sith, semble bel et bien logique et réfléchi.
    Mais pour comment tout cela a été prévu, entre les différents réalisateurs, les points de départs ou d’arrivée, je gage qu’on ne saura la vérité que quand le dernier film sera bien sorti, pour éviter toute polémique. Si du moins c’est révélé un jour, ce qui serait tout de même très intéressant. Et je pencherai que « Skywalker » soient pour Ben et Rey, Ben étant après tout inspiré d’un des personnages de l’ancien UE et Rey, aurait pu être sa soeur jumelle, tous deux représentant l’équilibre entre la lumière et le côté obscur.
    Chapeau pour cette analyse, en attendant le film !

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    1. Merci pour ces beaux compliments ! Pour le côté analyse de trailer, je te rassure, je ne suis pas comme ça pour tous les films, loin de là. Mais Star Wars est pour moi comme pour bcp de monde une saga bien à part, et avec la réflexion poussée que j’ai effectué à travers mon précédent article, j’attendais forcément ce trailer au tournant ! Comme toi, je reste malgré tout ouvert à toutes les possibilités, notamment parce que j’ai envie d’aimer ce qu’on nous proposera. La production de cette trilogie est bel et bien mystérieuse mais je doute que l’on connaîtra les coulisses de sitôt, il en va de l’image de Disney et Lucasfilms, que Kathleen Kennedy semble vouloir protéger à tout prix quitte à nous prendre pour des quiches. Mais dans des années, pourquoi pas, les langues pourraient commencer à se délier et ce sera véritablement intéressant de voir comment on en est arrivé là.
      J’aime bien l’idée d’un titre qui concerne aussi bien les deux personnages, ils ont bcp à s’apporter l’un l’autre. Mais je pense quand même que ce titre dépassera la postlogie. Wait & see comme on dit !

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